Comment embarquer correctement un cheval
Au moins une fois dans sa vie, un cheval doit être transporté dans un van pour divers déplacements comme une visite chez le vétérinaire, un changement d’écurie ou un concours. Il doit donc pouvoir embarquer sans problème. Cependant, pour de nombreux chevaux et propriétaires, l’embarquement est une épreuve qui peut parfois prendre des heures et beaucoup de patience jusqu’à ce que le cheval soit enfin installé dans le van. Avec un entraînement régulier et quelques règles de base on peut faire de l’embarquement un jeu d’enfant !
Transporter les chevaux en toute sécurité – préparation du van
Avant d’embarquer le cheval, on doit vérifier quelques points importants : le véhicule peut-il tracter le van ? Les pneus du van ont-ils une bande de roulement et une pression d’air suffisantes ? Le plancher de la remorque, est-il stable ? Le pont d’embarquement peut-il être fermé correctement ? Toutes les lumières fonctionnent-elles ?
Si on a pu répondre oui à toutes les questions ci-dessus, c’est parti ! Après avoir attelé le van au véhicule, s’assurer que le câble de rupture soit accroché dans un oeillet ou une sangle séparée de l’amarrage, directement sur le véhicule. Si on prévoie de sortir son cheval au-delà des frontières, vérifier la réglementation des pays dans lesquels on voyage.
Pour embarquer le cheval, garer le van sur un sol plat afin que le pont d’embarquement ne bascule pas après ouverture. Placer le van le long d’un mur comme limite latérale est avantageux pour les chevaux qui font des embardées.
Lorsque le pont est ouvert, les poignées du pont ne doivent pas dépasser de sous le rampe, sinon le cheval pourrait marcher dessus pendant l’embarquement et se blesser. Il faut donc les rabattre complètement sous le pont.
Selon le règlement sur la circulation des animaux, la présence d’une litière est obligatoire lors du transport d’un animal de ferme tel qu’un cheval mais cela est variable selon la durée du trajet. Utiliser de la paille ou des copeaux pour rendre le sol moins glissant et empêcher l’urine ou le fumier de se répandre sur la route.
Pour occuper le cheval, on peut accrocher un filet foin à sa portée dans le van. Le filet à foin ne doit pas être placé trop bas, pour ne pas risquer que le cheval ne s’accroche dedans.
De plus, il est recommandé d’installer une caméra afin de pouvoir garder un oeil sur le cheval pendant tout le trajet.
Pour apaiser la peur des espaces restreints qu’ont naturellement les chevaux, on peut ouvrir la porte à l’avant du van, sans oublier bien entendu de la refermer avant de partir. Cela augmente la luminosité dans le van et le rend plus ouvert et plus accueillant. on peut également retirer la cloison arrière et l’incliner pour que le cheval ait plus d’espace pour entrer. Ceci est très apprécié pour les jeunes chevaux, qui ne sont pas encore habitués.
Pour embarquer un cheval réticent, il est recommandé de demander l’aide d’une personne, qui l’empêchera de « fuir » sur le côté et pourra verrouiller la barre derrière le cheval.
Comment préparer le cheval à l’embarquement ?
La sécurité est primordiale lors du transport de chevaux. Pour le cheval, le voyage en van peut être générateur de stress, tant sur le plan physique que psychologique. Cela dépend en grande partie du déroulement du trajet. Par exemple, un embouteillage avec beaucoup de freinages et de redémarrages oblige le cheval à se rééquilibrer en permanence. Le cheval ne restera pas fixe pendant tout le trajet mais se balancera d’avant en arrière.
Pour éviter des blessures, des guêtres de transport sont primordiales. Elles permettent une protection des tendons et des ligaments. Les protections de transport sont suffisamment montantes pour protéger les membres, de la couronne au genou pour les antérieurs, de la couronne au jarret pour les postérieurs. La première fois, les guêtres de transport donnent au cheval une sensation inhabituelle.
Afin de ne pas ajouter un stress supplémentaire aux chevaux inhabitués au transport, des guêtres à coque rigide associées à des cloches peuvent être utilisées à la place des protections de transport classiques.
Pour le déplacement, mettre un licol résistant et pour plus de sécurité, avec de la moumoute. Ne pas utiliser en aucun cas un bridon, un licol avec une chaîne autour du nez, un chiffney ou un licol en corde ! Ils pourraient blesser gravement le cheval. Pour déplacer le cheval et l’attacher dans le van, il est recommandé d’utiliser une longe avec mousqueton anti-panique.
Pour s’équilibrer, le cheval s’appuie sur la barre de sécurité derrière lui. Un protège-queue est parfois nécessaire pour éviter un risque de saignement dû aux frottements contre la barre de sécurité, mais celui-ci ne doit pas être trop serré afin de ne pas gêner la circulation sanguine. Si on va en concours et que l’on a nettoyé la queue du cheval, on peut la tresser afin qu’elle ne se salisse pas pendant le transport.
Enfin, il est bon de mettre une chemise séchante sur le cheval pour le protéger des courants d’air. Par temps très chaud, une chemise anti-mouches est suffisante.
Embarquer le cheval correctement
Afin que le cheval ne puisse pas s’écarter des deux côtés du pont, il est recommandé de placer le van contre un mur ou une autre limite fixe. On peut également demander l’aide d’une personne, qui se mettra de l’autre côté de la rampe afin de la délimiter visuellement pour le cheval. Si on ne transporte qu’un seul cheval dans le van, il est préférable de le charger du côté gauche. En effet, les routes sont généralement bombées, ce qui peut causer un léger basculement vers la droite si on sert sur le côté. Le van sera donc mieux équilibré si le poids du cheval se situe à gauche.
Avant d’embarquer, soulever la cloison latérale et la placer en biais pour que le cheval ait plus d’espace pour entrer.
Il existe différentes méthodes pour embarquer le cheval:
- monter dans le van devant le cheval
- monter dans le van de l’autre côté de la cloison pour être à côté du cheval
- rester à l’extérieur à côté du van et le cheval monte seul
La dernière méthode ne convient qu’au chevaux qui ont l’habitude. Dans ce guide, nous détaillerons la première méthode : monter dans le van devant le cheval. Diriger le cheval droit vers le pont, en veillant à ce qu’il reste dans l’axe lors de l’embarquement et ne détourne pas son attention.
Si le cheval hésite et renifle le pont, lui donner autant de temps qu’il souhaite pour le faire. Ne pas pousser le cheval à passer à l’étape suivante tant qu’il ne s’est pas familiarisé avec le pont d’embarquement. Relâcher la pression dans la longe dès que le cheval fait un pas en avant. Faire preuve de patience et ne pas essayer de forcer le cheval à monter dans le van. Cela risquerait de le déstabiliser et de le rendre plus réticent et méfiant à l’égard du van.
Si le cheval fait des écarts répétés vers les côtés de la rampe, il peut être utile de délimiter les côtés avec des longes. En effet, un cadre visuel peut être un véritable remède miracle avec les chevaux. De plus, il existe une aide à l’embarquement qui « tire » doucement le cheval dans la remorque. Attention, l’idée n’est pas de forcer le cheval à entrer dans le van en tirant avec le poids de tout votre corps, seulement d’encourager le cheval en l’encadrant à l’arrière et sur les côtés.
Si le cheval est complètement calme dans le van, le féliciter pour son courage. Créer une atmosphère dans laquelle le cheval se sent à l’aise malgré l’espace restreint du van.
Une fois que le cheval est entré dans le van, remettre en place la cloison latérale calmement et fermer ou sécuriser la barre de sécurité derrière le cheval.
N’ attacher le cheval qu’après avoir fermé la barre de sécurité arrière, quelle que soit le niveau d’expérience du cheval avec les trajets en van. Si la barre est encore ouverte et que le cheval prend peur et recule vers l’arrière alors qu’il est attaché, cela peut causer de graves blessures au niveau de la nuque. Donc toujours respecter cet ordre : fermer la barre de sécurité arrière puis attacher le cheval.
Lorsque l’on attache son cheval, veiller à ce que la longe soit suffisamment longue pour que le cheval puisse s’équilibrer. Cependant, elle ne doit pas être trop lâche, sinon le cheval risque de s’y prendre les pieds ou d’essayer de se retourner dans le van.
Débarquer le cheval correctement
Pour débarquer le cheval, on inverse l’ordre des étapes de l’embarquement. Cela donnera au cheval un sentiment de sécurité et l’habituera à une routine, ce qui permet d’éviter les blessures :
- ouvrir le pont d’embarquement
- se placer au niveau de la tête du cheval
- détacher le cheval
- demander à une personne d’ouvrir la barre arrière de sécurité
- faire reculer le cheval calmement
Diriger le cheval lentement, de manière contrôlée et en ligne droite vers l’arrière et ne pas faire de demi-tour tant que les antérieurs sont sur le pont.
De nombreux chevaux essaient de faire demi-tour le plus rapidement possible pour inspecter leur environnement. Cela est dangereux car ils pourraient glisser du pont et se faire des entailles profondes aux membres. Par conséquent, demander à une personne de délimiter les côtés et faire reculer tranquillement le cheval en ligne droite.
10 conseils pour embarquer les jeunes chevaux
1. Créer un environnement agréable et familier
Le transport est une situation stressante pour le cheval, car cela ne fait pas partie de son comportement naturel de se déplacer dans un espace restreint dans lequel il ne peut pas se retourner et ne voit pas ce qui l’entoure. À cela s’ajoute le mouvement du van. Afin de réduire l’anxiété et le stress d’un cheval jeune et inexpérimenté, il est préférable de commencer à l’habituer à l’embarquement dans un endroit calme et un environnement familier. Éviter par exemple les lieux de passage très fréquentés de l’écurie. Habituer son cheval le plus tôt possible à embarquer dans un van afin que la personne en charge et lui aient une routine en prévision d’un transport. Cela permet d’éviter tout stress et facilitera le trajet pour la personne en charge et le cheval.
2. Établir une routine en répétant l’exercice
Entraîner son cheval à l’embarquement 2 à 3 fois par semaine au début, afin d’en faire une habitude. On peut combiner cet entraînement avec le travail à pieds habituel pour faire comprendre au cheval que le van n’est pas un danger.
Par exemple, il est recommandé d’apprendre à son cheval à reculer lorsque l’on se trouve à côté de lui. Si le cheval se laisse facilement guider vers l’arrière, le même exercice pourra être effectué plus rapidement et sans stress sur le pont d’embarquement du van.
3. Commencer l’embarquement ou l’entraînement sans être contraint par le temps
La pression que les humains ressentent lorsqu’ils doivent respecter un horaire est ressentie par le cheval et peut l’effrayer. Les chevaux sont très sensibles aux humeurs des humains qui les accompagnent : si on est pressé, cela se répercute sur le cheval et risque d’avoir un impact négatif sur cette expérience !
Donner au cheval suffisamment de temps pour s’habituer au van. Contrairement à nous, les chevaux apprennent exclusivement par l’expérience et la répétition. C’est pourquoi il est important, en plus d’instaurer une routine, de donner à son cheval le temps nécessaire pour qu’il s’habitue au van. En effet, la motivation du cheval est un facteur très pour l’apprentissage. S’il analyse lui-même le van et qu’il a le temps d’assimiler les informations, il apprendra rapidement de lui-même que le van n’est pas un ennemi qu’il doit fuir.
4. Prendre un cheval habitué comme exemple pour s’aider
Un cheval calme et habitué peut influencer un cheval nerveux et inexpérimenté à suivre son modèle. Il peut être placé à côté du van ou dans le van. La deuxième variante, cependant, peut s’avérer contre-productive si, par exemple, les deux chevaux sont séparés pendant un concours et qu’ils appellent l’autre cheval constamment. Évaluer donc au préalable, en fonction des réactions du cheval, s’il est judicieux de l’emmener avec un de ses congénères.
5. Positionnement du cheval par rapport au van
Veiller à ce que le cheval ait toujours le van dans son champ de vision. Il n’est pas nécessaire qu’il le regarde pendant tout l’entraînement à l’embarquement mais le cheval a besoin d’une pause de réflexion et de contrôle de son environnement de temps à autre. Toutefois, son attention ne doit pas être détournée de l’exercice par d’autres choses. Si le cheval se place en diagonale ou cherche à aller vers le côté, le corriger suffisamment tôt et dans le calme pour que sa trajectoire soit droite.
6. « Diviser » le van en différentes parties
Se fixer de petits objectifs pour la personne en charge et son cheval, à atteindre petit à petit. Pour ce faire, il est judicieux de diviser le van en plusieurs parties : « avant le pont », « sur le pont », « van à moitié » et « van complet ». Ainsi, on enlèvera beaucoup de pression lors de l’entraînement à l’embarquement, car chaque objectif à atteindre sera évident. N’aborder la partie suivante que lorsque le cheval se tient calmement et sereinement dans la partie dans laquelle il se trouve.
7. Combiner l’entraînement à l’embarquement avec le travail au sol
Placer le van avec le pont ouvert dans son environnement de travail habituel (p. ex. manège, carrière). Diriger le cheval vers le pont sans le faire monter dans le van. On le familiarise ainsi avec les bruits et sensations inhabituels que provoquent ses sabots sur le pont d’embarquement. Faire de cet exercice une routine.
Si, au début, le cheval se montre réticent ou essaye de sauter par-dessus le pont, rester patient et détendu. Il faut être le point d’apaisement de son cheval dans ces situations stressantes. Cela garantit une progression rapide dans l’entraînement.
8. Terminer l’entraînement à l’embarquement par une note positive
Ne pas arrêter l’entraînement à l’embarquement tant que le cheval est nerveux. Ne terminer l’exercice que lorsqu’il est calme et n’oppose pas de résistance. Cela envoie ainsi des signaux positifs dont le cheval se souviendra. L’exercice peut être arrêté à tout moment, tant que celui-ci se termine sur une note positive.
9. La récompense peut aider à motiver le cheval
Attention, il n’est pas judicieux pour tous les chevaux d’utiliser de la nourriture pour les entraînements. Cependant, cela peut être un excellent soutien pour les chevaux habituellement récompensés par des friandises lors du travail au sol. Donner à son cheval, une petite récompense à chaque étape franchie. Les mueslis et l’avoine sont parfaits pour cela : en raison de la friabilité de l’aliment, le cheval passe plus de temps à le manger dans la main du cavalier.
Une friandise ou des carottes seraient consommées rapidement et n’encourageraient pas le cheval à rester immobile sur le pont d’embarquement ou dans le van.
10. Respecter les étapes de routine mise en place
Les chevaux sont des animaux qui mémorisent certaines procédures et se sentent à l’aise et en sécurité avec des directives similaires. Habituer le cheval à un ordre que l’on respecte toujours lors de l’embarquement afin qu’il connaisse chacune des étapes et ne se sente pas déstabilisé.